samedi 17 janvier 2009

LE LOUP CE MONSTRE, CE DÉMON

par Larrycool...(carapace d'acier, cœur d'or)

Cet article est dédié à Dame Draugaran, Pontissalienne, conseillère municipale et châtelaine du Castel Pourpre.

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Il y a très longtemps, les Celtes enviaient aux loups leur puissance et leur adresse. Certains soldats gaulois allaient même jusqu'à recouvrir leur casque d'une tête de loup après avoir mangé leur cœur.

Le loup est un animal intelligent et patient. Il est capable d'attendre des heures avant d'attaquer sa proie. Le berger distrait se fait voler ses brebis, le fermier ses volailles. Bien vite naissent de sombres légendes racontées à la nuit tombée. Le loup est rendu responsable de bien des disparitions et de bien d'agressions.

Déjà, Charlemagne réglementa la chasse aux loups. C'est lui qui le premier mit en place des louvetiers chargés de faire disparaître le loup par n'importe quel moyen.
Les grands défrichements entamés depuis lors contraignirent le loup à se rapprocher des humains. Il s'est accoutumé aux animaux domestiques. Les premiers ravages sur les troupeaux furent alors constatés. Par temps de famine, les loups poussés par la faim vont même jusqu'à entrer dans les villes et les villages. Très vite le loup s'offrit une réputation de diabolique et de dévoreur d'enfants.

Il y a 300 ans, la seule pensée du loup terrifiait le peuple, son image de monstre, était déjà ancrée dans les mentalités. La naissance de l'animal des mains de Ève est décrite dans le Roman de Renart.
A côté de la vision du loup stupide et balourd (Ysengrin) abusé par le malin Renart on pouvait découvrir comment la femme qui avait entraîné l'homme dans sa chute avait également créé la bête démoniaque qui allait hanter ses nuits.

Sans conteste, l'Église, omniprésente dans notre temps, porte une part certaine de responsabilité dans cette sombre image du loup.
La morale religieuse va justifier et expliquer ces peurs qui hantent seigneurs et paysans. Le loup n'est-il pas le Diable ou son serviteur qui en dévorant les corps s'approprient les âmes?
Dans l'iconographie religieuse, le loup apparaît comme un symbole des forces diaboliques qui menacent le troupeau des fidèles représentés par des agneaux. Dans le Physiologus des premiers âges de l'Église, le loup qui est un animal rusé et malfaisant fait le mort lorsqu'il rencontre un être humain pour mieux l'attaquer ensuite.

Le loup habillé en berger symbolise les faux prophètes qui ont pour objectif de " corrompre les innocents ".

Un évêque du IV ème siècle affirmait : " Si le loup menace de bondir sur Toi, tu saisis une pierre, et il s'enfuit. Ta pierre c'est Christos. Si tu te réfugies en Christos, il ne pourra plus te faire peur."
Le loup était donc bien pour l'homme une menace pour son corps mais aussi pour son âme.

Dans les "Mystères", pièces jouées sur les parvis de nos cathédrales, les acteurs qui incarnent le Diable sont recouverts d'une peau de loup renforçant ainsi la vision populaire de l'animal démoniaque.

Le loup donc de nos jours est le bouc émissaire du Malin. Capturé vivant, il est parfois jugé et condamné au bûcher. Les commérages sur les pactes avec le Diable, sa présence auprès des sorcières qui les chevauchaient pour se rendre au sabbat, ses attaques contre les enfants apeurés, toutes ces histoires se répandent de village en village.
Les hommes de science n'ont guère une meilleure opinion de l'animal que les paysans.
" Le loup est un animal terrible. Sa morsure est venimeuse parce qu'il se nourrit volontiers de crapauds. L'herbe ne repousse plus là où il est passé. "

Les meneurs de loups qui hantaient les sombres forêts accompagnés de leurs sinistres compagnons entretenaient les peurs. De nombreuses histoires, dans toutes les régions du Royaume de France, les citaient avec crainte et respect. Ces hommes, disait-on, parlaient aux loups, soignaient de la rage... mais quand ils frappaient à votre porte, à la nuit tombante, il fallait leur donner le gîte et le couvert voire quelques pièces, car ils pouvaient aussi ordonner à leur loups de vous attaquer.

Au XIV ème siècle, l'image du loup ne s'améliore guère.
" Le loup aime la chair fraîche, et peut-être s'il était plus fort n'en mangerait-il pas d'autres." disent les Chroniques.

Au tout début de notre siècle; le Royaume de France fut déchiré par la guerre de Cent Ans et la guerre civile.
En 1421, l'hiver fut très long se rappellent nos aînés, si bien qu'au mois de juin, la vigne n'était pas encore fleurie. La famine fauchait la population.
" les loups déterraient de leurs pattes les corps des gens qu'on enterrait aux villes et aux champs, car partout où on allait, on trouvait des morts et aux champs et aux villes par la grande pauvreté qu'ils souffraient. "
" À Paris, toutes les nuits venaient les loups, et l'on en prenait souvent trois ou quatre à la fois, ils étaient alors portés parmi Paris pendus par les pattes de derrière."
Un bourgeois de Paris note même ceci :
" En ce temps, venaient les loups dedans Paris par la rivière et prenaient des chiens, et si par malheur les chiens ne suffisaient plus, ils mangeaient chaque soir un enfant de nuit en la place aux Chats derrière les Innocents."

La faim pousse les loups à s'approcher des hommes. En ces temps de disette, les ruelles sombres jonchées d'immondices où s'ébattent cochons, volailles et brebis sont un terrain de chasse inespéré.
Dans les campagnes alentours, les troupeaux sont attrapés. Les loups s'approchent des fermes afin de s'introduire dans les poulaillers et les étables.

En conclusion, le loup est pris très au sérieux, d'ailleurs de nombreuses louveries se sont créées, des louvetiers sont payés par nos Comtes et nos Ducs pour contrôler le nombre de loups dominant les domaines royaux et communaux afin de veiller par tous les moyens à leur destruction.

(Espérons qu'ils ne rempliront qu'imparfaitement la mission dont ils sont investis------------> remarque très personnelle...)

Sources officielles : Passion Histoire Société Communauté
(Haut Koenigsbourg)


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